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Les musiques de Noël

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lundi 21 janvier 2019, 08:46
Les musiques de Noël incessantes peuvent être mauvaises pour notre santé mentale, avertissent les experts
Jonathan Paiano
Noël, avec toutes les décorations et musiques habituelles qui en font partie…. Bien que cela puisse donner un ton agréable et adoucir le quotidien, certains experts avertissent que trop de "musique de Noël" peut être mauvais pour le bien être mental.
Les musiques de Noël sont quelque chose que l'on peut, selon les cas, apprécier ou détester. Si vous trouvez déjà vous-mêmes ces mélodies plutôt agaçantes, alors imaginez ce qu'il en est pour les vendeurs ou tout autre employé de magasin, qui vont probablement entendre ces morceaux festifs pendant des mois.
Selon la psychologue clinicienne Linda Blair, ces airs de fête peuvent être épuisants mentalement. "Les personnes qui travaillent dans les magasins à Noël doivent essayer de faire abstraction de ces chansons de Noël, parce que si elles ne le font pas, cela les empêche vraiment de pouvoir se concentrer sur autre chose", a déclaré Blair à Sky News. " Vous dépensez simplement toute votre énergie mentale à essayer de ne pas entendre ce qui est diffusé par les hauts parleurs".
Au début, la musique des fêtes peut susciter des sentiments de nostalgie. Mais après la dixième ou la vingtième fois que vous entendez la même chanson de Noël de Michael Bublé, vous risquez vraiment d'être agacés et ennuyés, même si vous ne le montreriez ou ne le remarqueriez pas forcément directement. Ce phénomène porte un nom, " l'effet de simple exposition", a déclaré à NBC la psychologue Victoria Williamson.
Essentiellement, lorsque vous avez entendu des chansons un certain nombre de fois, le cerveau devient saturé et vous commencez alors à les trouver désagréables. Ensuite, d'autres contraintes et stress liés à l'argent, aux voyages entrepris ou à la visite des proches peuvent irriter davantage.
Cependant, ce n'est pas pour autant que les musiques de Noël vont disparaître. Les détaillants y voient une occasion de donner aux clients l'envie de dépenser.
D'ailleurs, certaines recherches ont montré que trouver le bon équilibre entre les chansons de Noël, peut donner aux clients un ressenti plus positif de leur environnement.
C'est aussi la raison pour laquelle certains magasins dégagent des " parfums de vacances " comme le pin et la cannelle, pour inciter les acheteurs à dépenser plus.
Pour ceux qui travaillent dans le commerce de détail, il n'y a probablement aucune issue à Noël au cours des prochains mois. Il faudra donc vous armer de courage.
Sources: Business Insider, NBC News

SAVIEZ-VOUS QUE

contes de l'enfance
mardi 30 octobre 2018, 08:18
Le Petit Chaperon rouge est le laboratoire de l'enfance
Des expériences montrent que cette histoire fait progresser les enfants sur le chemin de la "théorie de l'esprit", ou capacité à se représenter les états mentaux des autres.
C'est une histoire d'une simplicité enfantine, et c'est précisément ce qui en fait tout le charme et le mystère. Malgré sa candeur et sa concision, Le Petit Chaperon rouge reste un des contes les plus populaires au monde. Il n'en finit pas de susciter analyses, commentaires et interprétations dans tous les domaines des sciences humaines. Qu'est-ce qui explique une telle fascination pour une intrigue aussi dérisoire, un personnage si faiblement développé, un récit si squelettique? Et surtout, quelle est la nature de ce magnétisme puissant qui s'exerce sur l'esprit des enfants? Répondre à ces questions va nous conduire d'abord dans l'univers presque aussi féérique des ethnologues, psychanalystes et spécialistes du folklore. Nous nous tournerons ensuite vers une piste différente et sous-explorée en matière de contes pour enfants, celle des sciences cognitives.
À première vue, Le Petit Chaperon rouge livre un message assez clair: les fillettes doivent être obéissantes, ne pas écouter les étrangers, se méfier des garçons trop entreprenants et ne pas se laisser distraire par des futilités. Sinon, elles risquent le pire. C'est ce que l'on nomme généralement un conte d'avertissement (voir l'encadré page 85). Toutefois, cette mise en garde un peu sévère suffit-elle à expliquer le succès et la pérennité du conte, autant chez les enfants et leurs parents que chez les analystes? C'est peu probable, et c'est ce qui explique les nombreuses interrogations et critiques formulées à l'encontre du conte de Perrault. On a en effet reproché à cet académicien, politicien et littéraire bien en vue à la cour de Louis xiv, connu aussi comme l'instigateur de la fameuse querelle entre Anciens et Modernes, d'avoir défiguré un conte populaire jusqu'à le rendre quasi méconnaissable.
UNE ORIGINE OBSCURE
Si l'on excepte quelques vers publiés en 1022 par un certain Egbert de Liège, où il est question d'une enfant portant une tunique rouge aux prises avec des louveteaux, il n'existe en fait aucune trace de ce " conte populaire " original. Perrault laisse pourtant clairement entendre dans ses écrits qu'il ne l'a pas inventé de toutes pièces, et qu'il est parmi ces " contes que nos aïeux ont inventés pour leurs Enfants ". C'est un "conte de vieille" que l'on se transmettait dans les "moindres familles", c'est-à-dire dans les villages et la paysannerie. Comment, dès lors, comprendre et interpréter à bon escient Le Petit Chaperon rouge si l'on ne dispose pas de ces versions "originales"? Les folkloristes ont tenté d'éviter cet écueil par la méthode comparative. Ils recueillent scrupuleusement les contes partout où ils le peuvent, et tentent ensuite de mettre en parallèle les différents motifs et personnages. Tels des biologistes, ils cherchent à déduire de ces formes vivantes l'allure que devait avoir leur " ancêtre commun ".
C'est ainsi que Paul Delarue (1889-1956), pionnier français de cette approche, a pu recueillir 35 versions du Petit Chaperon rouge essentiellement dans les régions du bassin de la Loire, du Nord des Alpes et de l'Italie, et du Tyrol, dont la plus ancienne remontait à 1885. Il s'intéressait tout particulièrement à celles qui semblaient parfaitement indépendantes de la version de Perrault. Si la trame générale reste essentiellement la même, il n'y est souvent pas question de couvre-chef rouge, le loup devient un " bzou " (sorte de loup-garou), qui donne les restes de sa grand-mère à la fillette en guise de repas, l'entrée dans le lit est précédée d'une séquence très explicite de déshabillage, et surtout la fin est plus heureuse, car l'enfant parvient à s'enfuir en prétextant un besoin naturel urgent.
Selon Delarue, ces traits absents chez Perrault ne sont pas des modifications postérieures, mais bien des omissions, une censure de la part de l'auteur de traits présents antérieurement, dans l'hypothétique conte " original ". D'autres chercheurs ont également mis en évidence des traits semblables dans des contes asiatiques et africains, mais tous sont postérieurs à Per
La phylogénie du Petit Chaperon rouge
De nombreux contes partagent des points communs. Une analyse inspirée des techniques phylogénétiques utilisées en biologie permet de retracer leurs relations et leur évolution.

Dans le conte du Petit Chaperon rouge, une petite fille traverse une forêt pour apporter des gâteaux à sa grand-mère. Dans la version de Charles Perrault (1698), elle est dévorée par le loup qui se fait passer pour la vieille dame ; dans celle des frères Grimm, datant du début du XIXe siècle, le Petit Chaperon rouge et sa grand-mère sont sauvés par un chasseur. Il existe de nombreuses variantes de cette histoire, en particulier dans la tradition orale. D'autres contes présentent aussi des points communs avec cette histoire, par exemple des animaux rusant pour tromper et dévorer des enfants ou de jeunes animaux.
On s'appuie sur ces similitudes pour classer et établir les filiations entre les contes d'Europe, d'Afrique ou d'Asie. Mais cette approche fait l'objet de débats. Jamshid Tehrani, de l'Université de Durham, au Royaume-Uni, a utilisé une méthode s'inspirant de l'analyse phylogénétique - qui vise à construire des arbres de parenté à partir de traits partagés - pour reconstituer l'arbre phylogénétique du Petit Chaperon rouge et de ses variantes.
Au XIXe siècle, les frères Grimm avaient remarqué que les contes allemands qu'ils avaient recueillis existaient dans d'autres cultures sous diverses formes. De nombreux érudits ont dès lors cherché à reconstruire l'histoire de ces contes, leur évolution, leur propagation à travers les différents peuples. Une tâche ardue, car la transmission orale entraîne de grandes variations des histoires et les rend difficile à dater. À la fin du XIXe siècle, le Finlandais Antti Aarne et l'Américain Stith Thompson ont eu l'idée de regrouper dans des catégories les contes qui partagent certaines caractéristiques, ou mythèmes. Le Petit Chaperon rouge correspond ainsi à la catégorie ATU 333 (qui regroupe des contes merveilleux où la victime est une petite fille et où l'adversaire est surnaturel – ici, un loup qui parle).
Cette méthode est cependant critiquée pour plusieurs raisons. Les contes européens étant les plus étudiés, ils introduisent un biais sur le choix des mythèmes servant à établir les catégories. Il est parfois difficile d'intégrer dans ces catégories les contes africains ou asiatiques. En outre, certains contes partagent des caractéristiques appartenant à plusieurs catégories, et certaines catégories sont très proches. C'est le cas des catégories ATU 333 du Petit Chaperon rouge et ATU 123 du Loup et des sept chevreaux (dans ce conte, une maman chèvre laisse ses chevreaux à la maison et le loup profite de son absence pour s'introduire dans la maison et dévorer les petits). On retrouve dans cette dernière catégorie des fables d'Ésope et une histoire venant d'Inde. Mais certains contes, tel celui de La Grand-Mère Tigre, en Corée, en Chine et au Japon, ou telles certaines histoires africaines, présentent des similarités avec les deux catégories.
Or depuis les années 1960, pour classer les différentes espèces, les biologistes s'appuient sur l'analyse phylogénétique, qui vise à établir des arbres de parenté à partir de traits partagés. C'est cette approche qu'a exploitée J. Tehrani: elle s'applique parfaitement au cas des contes, qui évoluent lors de leur diffusion orale.  Il a utilisé trois méthodes d'analyse phylogénétique pour comparer 58 variantes de contes classés dans les catégories ATU 333 et ATU 123, en s'appuyant sur 72 mythèmes tels que la nature des protagonistes (un ou plusieurs enfants, garçon ou fille), la nature du méchant (loup, ogre, tigre,…), la ruse utilisée par le méchant, etc.
Les trois approches donnent des résultats très similaires. Il se dégage deux ensembles, ou clades, qui correspondent globalement à ATU 333 et ATU 123, ce qui dans un sens montre que la méthode de classification classique est efficace. Les contes africains, à l'exception d'un seul, se retrouvent dans la catégorie ATU 123, ce qui suggère que le conte en question pourrait ne pas être local, mais adapté d'un conte européen importé.
Les contes asiatiques se démarquent des deux clades et forment un ensemble cohérent. Mais comme des  mythèmes se retrouvent dans ce clade et les deux autres, la question qui se pose est de savoir comment, historiquement, se sont formés ces groupes les uns par rapport aux autres. Une hypothèse est que le groupe asiatique serait l'ancêtre de ATU 333 et ATU 123. Mais une analyse historique et chronologique ne semble pas aller dans ce sens. Par exemple, les contes de la catégorie ATU 123 existaient en Europe avant que des voies commerciales s'établissent entre l'Europe et la Chine. En outre, tous les mythèmes d'ATU 123 et ATU 333 se retrouvent dans les contes asiatiques. Inversement, des caractéristiques partagées entre les trois clades ne se retrouvent pas dans les contes européens les plus anciens. J. Tehrani en conclut que les contes asiatiques seraient des versions hybrides dérivant des catégories ATU 333 et ATU 123. Par ailleurs, certains résultats de l'analyse phylogénétique, des signaux conflictuels pour établir des liens entre les contes dans la partie asiatique, s'expliqueraient aisément si l'on considère l'origine européenne et hybride des contes asiatiques.
Avec seulement 58 variantes de contes étudiés (il en existe beaucoup d'autres, dont au moins 35 versions répertoriées en France) qui se rapprochent de l'histoire du Petit Chaperon rouge, J. Tehrani montre que l'approche phylogénétique retrouve des résultats proches de la classification classique. Mais il va plus loin en affinant certaines relations entre les contes. L'analyse phylogénétique permet notamment d'éclairer la propagation de ces contes à travers les continents.
Par Sean Bailly
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